À peine installée, cette quatrième mandature serait en sursis et se noierait de jour en jour. Les problèmes ont débuté au lendemain des élections communales et municipales du 17 mai 2020, pourquoi pas avant. L'exigence des 10% sur le plan national a eu raison de l'UDBN et du PRD. En lice mais pas siégés. En 2015, un conseiller peut se faire élire dans son arrondissement même si sa formation politique obtenait moins d'un pourcent. Un parti pouvait choisir une commune pour présenter de candidats. Sous Patrice Talon, tel n'est plus le cas. Il faut avoir de candidats dans les 77 communes alors que ces élections sont à caractère local. Le code électoral en vigueur a prévu que ce soit le parti majoritaire qui puisse désigner le maire, ses adjoints et les chefs d'arrondissement (CA). Ainsi, trois (03) parti politique dont un de l'opposition ont obtenu au moins 10%. L'Union Progressiste (UP) et le Bloc Républicain (BR) se sont partagés 70 communes contre 07 pour la Force Cauri pour un Bénin Émergent (FCBE). Mais l'installation n'a pas été facile dans plus de 40 villes. De Malanville, Bohicon, Calavi, Cotonou, N'dali, Nikki à Porto-Novo en passant par Parakou, par exemple, une première tentative d'installation des maires, leurs adjoints a échoué. Des conseillers municipaux étaient mécontents de certains préfets. Sur demande du gouvernement au Parlement, le ministre de la Décentralisation, Alassane Seidou était obligé de demander une loi d'explication. Le président de l'Assemblée nationale, Louis Vlavlonou avait convoqué une session extraordinaire. Et en procédure d'urgence, les députés de cette huitième législature ont voté une loi interprétative et explicative afin de faciliter la poursuite de l'installation. Cette loi explique que dès qu'un parti politique a une majorité absolue, les responsables dudit parti établissent leur liste de maire, ses adjoints et chefs d'arrondissement et le préfet les installe sans contestation. Dans le cas d'une majorité faible, les partis politiques font le jeu d'alliance, froment une liste et la transmet au préfet sans contestation. En cas de 00 parti majoritaire, le préfet procède au vote. Bien qu'il ait des communes où aucune formation politique n'a obtenu de majorité, on n'a pas assisté à un vote. Comment s'est-il passé la désignation des maires, adjoints et CA dans ces communes sans majorité ? Seuls des partis politiques peuvent répondre. Désormais, les partis politiques deviennent très forts comme aux États-Unis ou l'Anlc en Afrique du Sud. Des partis qui tendent à dépasser la Constitution de leur pays. Après l'installation il y a quelques jours, on constate encore de l'anarchie. L'Union Progressiste décharge des chefs d'arrondissement dans deux villes dont 01 à Cotonou. D'aucuns parlent de démissions et d'autres voient un forcing. Ailleurs, des conseillers communaux continuent de s'opposer au maire, adjoints et CA choisis par leur formation politique. Et maintenant, c'est le boycott des sessions communales. Cobly et Dangbo sont, entre autres, des exemples palpables. Tout cela au bout d'un mois environ. Et dans deux, trois, 06, 09 mois ? Et dans 01, 02, trois,..ans ? Que va-t-il se passer ? En tout cas avant 2026, fin de la 4ème mandature, beaucoup de choses sont en passe de se passer. Après la destitution des maires entre 2016 et 2017, n'allons pas nous assister au déchargement des maires et CAs ? Sans doute, ce serait bien possible. Et c'est déjà prévisible. Même les aveugles y voient. Ne soyons pas étonnés de voir des partis politiques déloger leur maire et CA dans les prochains jours. La Décentralisation n'est-elle pas en danger sous la Rupture ? Ou alors, qu'appelle-t-on décentralisation ? Cette quatrième mandature se noie. Qui pour la sortir de l'eau ? Et n'oublions par aucun maire n'a plus une force de recruter, nommer, etc. C'est Alassane Seidou qui l'a dit. Et si Patrice Talon sauvait cette décentralisation ? Puisque sans le président, le ministre Alassane Seidou des conseillers, maires, CA et préfets ne pourrait rien.
28 juin 2020, Talon,Seïdou
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