lundi 1 octobre 2018

Côte-d'ivoire/ CPI l'ex-président Gbagbo bientôt libre La Cour pénale internationale (CPI) doit ouvrir, lundi 1er octobre, des audiences clés dans l’affaire Gbagbo/Blé Goudé. Accusés de crimes contre l’humanité commis lors des violences qui avaient suivi l’élection présidentielle de 2010, l’ancien chef d’Etat et son ex-ministre demandent l’acquittement, avant même d’avoir présenté leurs témoins à décharge. Les juges devront décider, dans les prochains mois, si le procès intenté contre les deux hommes doit ou non se poursuivre. Par rfi-sim le 01 octobre 2018 SC🌐🌐P-INF🅾S M🅾NDE

De notre correspondante à La Haye,

Comme à chacune des grand-messes de ce procès-fleuve, les partisans de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont promis de venir en nombre à La Haye. Et comme si l’affaire était déjà entendue, les spéculations sur l’issue des audiences qui s’ouvrent le 1er octobre vont bon train. Après l’audition, pendant deux ans, des témoins du procureur, les avocats des deux accusés auraient dû appeler à la barre leurs témoins à décharge. Mais au printemps dernier, ils contestaient dans le détail la thèse et les preuves du procureur, et demandaient aux juges de prononcer l’acquittement.

La question posée aux trois juges pourrait se résumer ainsi : existe-t-il des preuves qui, à ce stade de l’affaire, permettraient de condamner les deux accusés ? Si tel est le cas, les avocats de l’ex-président ivoirien et de son ancien ministre devront alors appeler leurs propres témoins pour contrer les preuves de l’accusation. Si les juges devaient décider qu’aucune preuve ne permettrait de condamner, les deux hommes seraient acquittés. Au cours des six derniers mois, quelque 3 000 pages de mémoires ont été déposées par les parties. Le substitut du procureur, Eric McDonald, demande aux juges de regarder les preuves dans leur globalité, de refaire donc le puzzle des pièces qu’il a présenté au cours des deux premières années de ce procès ouvert fin janvier 2016.

Le plan du procureur

Vendredi soir, la Cour a rendu publiques 2 000 pages de mémoires de l’accusation et de la défense. Pour le procureur, Laurent Gbagbo aurait, avec son cercle proche, élaboré un plan pour conserver le pouvoir. L’ancien président aurait mis en place une politique d’Etat visant des civils ivoiriens, partisans de son concurrent à la présidentielle de 2010, Alassane Ouattara. C’est cet élément politique qui fait que les meurtres, les viols, les persécutions et les actes inhumains dont les deux hommes sont accusés peuvent être qualifiés, ou non, de crime contre l’humanité.

Mais au cours de l’audition des témoins à La Haye, le procureur a eu le plus grand mal à démontrer l’existence d’un tel plan. Dans son mémoire, il assure qu’une telle « politique ne nécessite pas d’être explicite, elle peut être déduite ». Pour l’accusation, le mode opératoire des forces de sécurité ivoiriennes, police, armée, gendarmerie, des miliciens et des jeunesses pro-Gbagbo, permettrait de déduire de l’existence d’une politique criminelle, comme la réquisition de l’armée avant le second tour de la présidentielle, l’entraînement de recrues au cours de la crise, la rhétorique des deux accusés - M. Gbagbo assurant qu’il ne quitterait pas le pouvoir – et l’absence de punition des crimes commis dans les rues d’Abidjan.

Les liens entre les deux accusés

En face, la défense assène depuis des mois qu’en mobilisant ses forces, son armée et sa police, Laurent Gbagbo n’a fait qu’accomplir ses devoirs de chef d’Etat.

SC🌐🌐P-INF🅾S M🅾NDE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire